Faire cuire des aliments avec le soleil : voilà un projet utile, accessible et durable qui illustre parfaitement la vision lowtech, discutée au cours de l’évènement A travers champs, accueilli à l’Ecolieu du Plan du Pont en novembre 2022.  Sous le soleil varois, l’échange entre acteur.rice.s du territoire a fait germer : « L’envie de faire une dynamique territoriale autour d’un four solaire collectif, pour défendre l’idée d’une énergie gratuite, qui permet d’avoir une certaine autonomie pour les gens qui l’utilisent, tout en favorisant le lien, partager ensemble, faire ensemble. » explique Jean-Louis.

Après un temps de recherches d’informations, de présentation du projet et de prise de contact avec les associations du territoire comme l’Amarre intéressée pour créer des fours solaires individuels à base de cartons, le projet s’est finalement installé à l’Ecolieu du Plan du Pont.

L’association qui avait vu naitre l’idée s’ouvrait pleinement au développement de l’initiative : une aide était apportée avec l’acquisition de matériaux, le prêt de matériel et un espace exposé plein sud était dédié au projet. Les adhérents furent invités à se joindre à la réalisation du four solaire collectif, dans la perspective d’en intégrer l’usage dans l’espace cuisine déjà réalisée.

Début 2023, bricoleu.r.se.s des environs sont venu.e.s partager leurs visions et expériences au petit groupe de travail en formation. Une pensée à Marc de l’Amarre, Awa de Farming soul ; ainsi qu’à Cathy, Jean-Louis, Olivier, Thierry et William, bénévoles du plan du pont qui ont construit le four solaire.

Certes la dynamique inter-associative née lors d’A travers champs avec l’ambition d’inspirer des projets à faible impact écologique, et de mobiliser le maximum de personnes pour faire ensemble, ne fut pas aussi importante qu’espérée lors de la construction. Face à la société de consommation, caractérisée par la facilité et la rapidité d’obtention de biens et services dans le quotidien « C’est carrément une forme de résistance d’inviter les gens à faire du bricolage. » constate Jean-Louis.

Mais, après une petite année de fabrication, le four est opérationnel : quiches, légumes, pizza, gâteaux ont démontré son efficacité, qui fera bientôt de l’ombre aux technologies présentes dans les cuisines basées sur les énergies fossiles. Elaboré à 90% avec des matériaux de récupération, (coût global du projet relativement minime : 250 euros) le four avec 7m² de miroirs alignés, arrive à atteindre les 700-780 degrés sans difficulté.

Aujourd’hui, l’histoire continue, tant d’un point de vue technique, avec des envies d’installer un système pour déplacer les miroirs à la vitesse du soleil, créer une plancha, faire chauffer de l’eau ; que d’un point de vue humain où « La création de four solaire en collectif est une réalité à motiver et à faire naitre, elle n’existe pas actuellement, il n’y a pas encore la dynamique lowtech ».

Il s’agit dorénavant de partager et de faire vivre un rêve, celui de relancer l’existence d’un four à pain (solaire) par village pour y faire cuire le pain collectivement. Un symbole fort de partage, de convivialité et de résilience qui nécessite d’être nombreu.x.ses pour qu’il devienne réalité grâce aux compétences des un.e.s et des autres.

Le four solaire a donc de beaux jours devant lui !